A la tête d’une délégation de haut niveau, le ministre de l’Intérieur a pris part à la 75ème session du comité exécutif du HCR qui s’est tenu à Genève du 14 au 18 octobre 2024. L’occasion pour lui de partager les préoccupations de la République de Djibouti face aux violations flagrantes du droit international humanitaire.  Chaque année à pareil époque, le comité exécutif du HCR tient sa session annuelle. L’occasion pour l’instance dirigeante de l’agence onusienne de dresser un bilan de l’année sur les défis persistants liés aux déplacements forcés des populations et notamment pour renouveler notre engagement envers la protection et le bien-être des réfugiés.

Au cours de sa session annuelle, le Comité exécutif passe en revue les travaux du Comité permanent de l’année écoulée et établit son programme de travail pour les prochains douze mois. Il examine les besoins financiers du HCR pour l’année à venir et approuve le budget-programme annuel. Le Comité exécutif adopte également les conclusions, notamment sur la protection internationale, ainsi que des décisions d’ordre administratif, financier et procédural. A noter que la présidence du Bureau du Comité exécutif est assurée par Son Excellence Mme Kadra AHMED HASSAN, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire auprès de la Confédération suisse, et présidente du Forum social du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. Elle est aussi la représentante permanente de Djibouti auprès de l’ONU et de l’Organisation mondiale du commerce et présidente du Forum social du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève depuis 2015.

…Une période périlleuse

A la tribune de ce grand raout humanitaire, le ministre de l’Intérieur, Son Excellence M. Said Nour Hassan a porté haut et fort la voix de la République de Djibouti pour dire sa profonde préoccupation quant aux « défis persistants liés aux déplacements forcés des populations et notamment pour renouveler notre engagement envers la protection et le bien-être des réfugiés ». Une préoccupation très à propos car « le monde traverse une période périlleuse caractérisée par les désordres, l’incertitude et des violations flagrantes du droit international humanitaire. La crise est observable à plusieurs niveaux. Les conflits prolifèrent et deviennent de plus en plus violents, ce qui engendre un bon nombre de population déplacés ».   Le ministre n’a pas manqué de souligner la situation sur le continent africain qui n’est pas épargné et subit de plein fouet «l’impact des effets du changement climatique, plusieurs pays d’Afrique de l’Est sont en proie à des conflits internes, ce qui force de nombreuses personnes de diverses catégories d’âges à se déplacer en quête de protection ».

 

M. Said Nouh Hassan n’a pas manqué de rappeler de souligner combien son pays « la République de Djibouti, située stratégiquement et havre de paix, se trouve malheureusement aussi à la croisée de plusieurs voies migratoires et subi les allers et retours des flux de déplacés à travers les eaux de Bab el Mandab et lutte toute seule contre les drames que représentent les naufrages d’embarcations de fortune qui transportent, entre autres femmes et enfants.

Le dernier exemple en date du naufrage d’une embarcation de fortune transportant 205 personnes, seulement 8 ont pu être sauvés dont un enfant de quatre mois » a-t-il précisé.

Plus encore, le ministre a mis un accent particulier sur la situation des réfugiés à Djibouti dont le ration représente « 3% de la population du pays mais en plus ce flux migratoire estimé annuellement à un quart de la population djiboutienne gonfle à son tour les rangs d’une population migrante vulnérable laquelle produit un nouveau type de réfugiés qui ne bénéficient pourtant pas du statut de réfugiés ». M. Said Nouh Hassan a loué « l’étroite collaboration des autorités djiboutiennes avec les partenaires et plus particulièrement l’UNHCR », ce qui permet « de lutter jour et nuit pour développer l’autonomie et renforcer l’insertion des réfugiés » appelant du coup un renforcement du « soutien substantiel de tous les acteurs au développement ».  

Car, a-t-il insisté l’insertion des réfugiés «nécessite la mobilisation des ressources conséquentes pour répondre aux besoins pressants en matière d’infrastructures, telles que l’énergie, l’eau, les routes, les logements, mais aussi en matière d’éducation et de santé pour soulager les populations hôtes ». D’où ses chaleureux remerciements aux « partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leur soutien constant » et son appel à plus d’engagement de la communauté internationale « dans la lutte contre les causes profondes de déplacements forcées des populations dans la région de l’IGAD en renforçant la coopération régionale pour promouvoir la paix et la sécurité ».

Le ministre a conclu en rappelant que la République de Djibouti « assure actuellement la Présidence de l’IGAD et reste prête à relever le défi avec vous ». Il a appelé à « créer un avenir meilleur où chaque individu peut vivre en sécurité et dignement ».

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